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Enfants oubliés : la précarité infantile, porte d’entrée vers l’exclusion scolaire
Août 2025
En Belgique, des milliers d’enfants grandissent dans des conditions qui rendent l’accès à l’école plus difficile, plus inégalitaire, voire parfois humiliant. Derrière les murs des écoles, la précarité infantile reste un facteur invisible mais puissant d’exclusion scolaire.
Des réalités chiffrées, des enfants impactés
En 2024, 20,2 % des enfants belges de moins de 18 ans vivent dans un ménage à risque de pauvreté ou d'exclusion sociale (Chiffres Pauvreté, 2024). Les disparités sont marquées selon les régions : 23,4 % à Bruxelles, 18,5 % en Wallonie et 9 % en Flandre (BelNews, 2024).
Et la pauvreté ne se limite pas au budget. 13,7 % des enfants de 0 à 15 ans sont en situation de privation matérielle spécifique : ils ne disposent pas de livres à la maison, d’un endroit calme pour faire leurs devoirs, ou de vêtements adaptés à la saison (Enquête SILC 2024, Statbel). Ce sont des privations qui, au quotidien, compliquent leur réussite scolaire.
L’école, levier d’égalité…
ou miroir des inégalités ?
L’école est censée offrir à chaque enfant les mêmes chances. Mais en Belgique, elle renforce parfois les inégalités au lieu de les corriger.
Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques, la Belgique figure parmi les pays européens où les résultats scolaires sont les plus fortement influencés par le milieu socio-économique des élèves (OCDE, 2024). Ce constat est confirmé par l’Observatoire belge des inégalités, qui dénonce une forte ségrégation sociale entre écoles, favorisée par le libre choix des parents et le manque de mixité dans certains établissements (InES Think Tank, 2024).

Et les conséquences sont claires : 7 % des jeunes Belges quittent l’école prématurément, c’est-à-dire sans diplôme du secondaire supérieur ni formation en cours. À Bruxelles, ce chiffre grimpe à 9,8 % (Statbel, 2025).
Quand les inégalités commencent dans le cartable
Dans ce contexte, ne pas avoir le matériel scolaire de base devient un obstacle supplémentaire.
Un enfant qui n’a pas de plumier, de cahiers ou de bloc de feuilles risque :
- de ne pas pouvoir suivre certains cours correctement,
- de se sentir différent, moins légitime,
- de s’isoler et, à terme, de décrocher.
Et même quand certaines écoles fournissent le matériel, il arrive que celui-ci reste en classe : les enfants se retrouvent alors sans rien à la maison pour faire leurs devoirs. Une injustice discrète mais bien réelle, qui frappe ceux qui ont déjà le moins.
Un kit scolaire, un pas vers l’égalité
Face à ces réalités, la distribution de kits scolaires neufs est bien plus qu’un simple geste symbolique. C’est un acte de solidarité, un moyen concret de dire à un enfant :
"Toi aussi, tu as ta place à l’école. Et tu y arrives avec les mêmes chances."
C’est pourquoi la Fédération des Restos du Cœur de Belgique se mobilise pour la rentrée 2025 avec un objectif ambitieux : préparer et distribuer près de 4.000 kits scolaires complets à des enfants issus de familles précarisées soutenues par les 21 Restos du Cœur.
Ensemble, construisons une école vraiment pour tous
La lutte contre l’exclusion scolaire passe par des politiques structurelles, mais aussi par des gestes concrets, accessibles à chacun.
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